Disciplines VTT : lesquelles pratiquer et avec quels vélos ?

Publié le : 10 février 202318 mins de lecture
Avant de s’attarder sur les aspects techniques du VTT , sur le choix des pneus, voir comment on règle la suspension ou comprendre les méthodes pour rouler dans la boue, commençons par un large tour d’horizon de ce qu’est le VTT aujourd’hui.
Inutile de le nier, l’univers des fat wheels est actuellement le plus multiforme et en constante évolution du panorama cycliste. Si d’un côté cet aspect enclenche un cercle vertueux d’innovation technologique, de divertissement et de diffusion à grande échelle, de l’autre il peut dérouter le néophyte qui veut s’approcher mais n’a pas encore les idées claires.

Fini le temps où l’on pouvait participer à une course le samedi avec un Cinelli Rampichino, faire une longue randonnée entre amis le dimanche et aller chercher du pain le lundi est révolu (ou plutôt, il existe des vélos gravel pour ça).

Le VTT s’est spécialisé, de nouvelles disciplines sont nées avec les innovations sectorielles et cela a également influencé les propositions du marché. Si vous y réfléchissez, en 1990, lors des premiers championnats du monde de VTT (à Durango, USA), de nombreux athlètes ont participé à des courses de cross-country et de descente avec le même vélo : aujourd’hui, ce serait impensable !

Commençons donc ce voyage à travers les disciplines VTT , en essayant d’indiquer pour chacune les caractéristiques spécifiques, le type de vélo et sa configuration et les compétences techniques et physiques requises du motard.

Disciplines VTT : Cross-Country

Définie XC , c’est la seule discipline VTT à être entrée au programme des Jeux Olympiques d’été.
C’est une compétition entre coureurs qui se déroule sur un circuit en boucle de 4 à 10 km de long, très souvent réalisé avec art, qui se répète sur un nombre défini de tours . Les courses de cross-country durent en moyenne 1h30 à 2h et se caractérisent par un niveau d’effort élevé, une vitesse soutenue et des passages techniques (rocailles, descentes à voie unique, racines, courbes aveugles).
Ici la technique n’est pas la caractéristique principale, autant que la capacité à aller vite et à maintenir le rythme à tout moment.

De quel vélo ai-je besoin ?

Les vélos XC sont des vélos avant (c’est-à-dire qu’ils n’ont qu’une fourche à suspension avant) avec des excursions (c’est-à-dire la largeur de travail de la suspension) comprises entre 80 et 100 mm.
Lors des derniers championnats du monde, le champion de France Julien Absalon s’est présenté avec un vélo tout-suspendu, un choix qui a apporté encore plus d’innovation sur la scène.
Les géométries sont très nerveuses et étroites, la position en selle est très similaire à celle du vélo de route et permet d’exprimer au maximum sa puissance musculaire .

Les roues sont en 29″ (bien que des 27,5″ commencent à apparaître), avec des freins à disque hydrauliques avec des diamètres de rotor compris entre 140 et 160 mm.
Les cadres sont en carbone, de même que tous les composants (les vélos des motards professionnels ne pèsent que 8-9 kg complet ). Les pneus ont une section réduite de 1,9″ ou 2,1″.

Evidemment ces vélos sont conçus pour aller vite et le faire en continu, avec une transmission à double avant et 10 vitesses à l’arrière. Sur ces vélos, le groupe de changement de vitesse électronique est également apparu dans la version 1 × 11. Si votre objectif est de voyager, les géométries de ces vélos sont assez « mauvaises ».

Comment m’habiller ?

Les uniformes des motards pro-XC ressemblent beaucoup à ceux des coureurs sur route : short en lycra avec peau de chamois, chemise zippée en lycra , gants longs, lunettes et casque léger et aérodynamique. Les chaussures , si vous voulez vraiment aller vite, sont rigides et ne nécessitent que l’utilisation de pédales SPD.

Comment puis-je m’entraîner?

En XC, il faut une capacité pulmonaire et une prédisposition physique pour faire travailler le cœur constamment au-dessus du seuil anaérobie. Une course XC gratte les énergies du motard jusqu’au fond, qui doit continuellement appuyer sur les pédales pour affronter les hauts et les bas et les hauts et les bas techniques continus.

Techniquement, plus que l’équilibre ou la capacité à rester sur le vélo, vous avez besoin d’une intelligence tactique appliquée. En substance, vous devez être capable de  » lire le chemin  » qui se dresse devant vous, d’anticiper le choix des bons ratios , les trajectoires à suivre, de comprendre quand reprendre son souffle et quand oser le plus.

Quelle est la course à suivre ?

Pour les amateurs de compétition , le sommet du XC est le championnat du monde , une course unique qui a lieu une fois par an et à laquelle participent les meilleurs pilotes professionnels de la scène.

Disciplines VTT : marathon cross-country

Appelé XCM , ce n’est rien de plus que la version tout-terrain du granfondo de cyclisme sur route.
Ici, les itinéraires sont circulaires mais rarement plus d’un tour est fait, et la longueur minimale établie par la fédération est de 60 km , atteignant des altitudes de 120 km. Les dénivelés à aborder deviennent exigeants ( 2000-3000 mètres de dénivelé positif), les durées s’allongent considérablement (pensez que le Sellaronda Hero peut tenir jusqu’à 8-9 heures de file d’attente) et ce qui compte c’est de savoir gérer.

De quel vélo ai-je besoin ?

Les vélos XCM empruntent de nombreux aspects techniques à leurs consœurs dédiées au XC pur, même s’ils ne sont pas si « racing ». Les cadres sont tout suspendus (c’est-à-dire qu’ils ont une fourche suspendue à l’avant et un amortisseur, appelé shock, à l’arrière) avec un débattement jusqu’à 120 mm et là aussi le carbone est roi.

Le diamètre des roues fait encore débat chez les passionnés : il y a ceux qui utilisent du 29″ comme en XC, ceux qui préfèrent le 27,5″ et ceux qui s’en tiennent au 26″ classique. Ils peuvent être le bon choix pour ceux qui veulent quand même faire de longs trajets hors route en « martelant » les pédales.

Comment m’habiller ?

La « tenue » du coureur XCM granfondo est identique à celle du confrère XC, même si les maillots ont de grandes poches arrières pour contenir des barres énergétiques, des gels et même une veste coupe-vent, puisque de nombreuses courses se déroulent en montagne à des altitudes supérieures à 2000 mètres.
Les casques sont légers et disposent de nombreuses aérations pour permettre à la chaleur et à la transpiration de s’échapper.

Comment puis-je m’entraîner?

La résistance est la base sur laquelle il faut travailler car les rythmes de pédalage sont certes inférieurs à ceux « extrêmes » du XC mais doivent être poursuivis plus longtemps. Les courses XCM se caractérisent par le fait d’être des « casse-jambes » où alternent de longues montées, des descentes techniques, des tractions soudaines et des tronçons plats dans lesquels pousser. Savoir rester en selle de nombreuses heures est important, tout comme la capacité à gérer la fatigue, à supporter la douleur physique et la résilience mentale , c’est-à-dire la capacité de notre cerveau à continuer à faire continuer l’effort même lorsque le corps est épuisé.
Techniquement, vous devez savoir vous gérer, comprendre quand vous pouvez pousser et quand il vaut mieux être attentiste.

Quelle est la course à suivre ?

Le championnat du monde de marathon XC , inscrit au programme de la Fédération Internationale depuis 2003.

Disciplines VTT : all-mountain

L’all-mountain « est » le vrai VTT ou, du moins, l’idée classique qu’on s’en fait : de longues randonnées dans des lieux sauvages, sur des chemins de montagne immergés dans la nature, dans le silence et dans la poussière.
En réalité il faudrait faire une subdivision supplémentaire, puisque le cyclo-randonnée pur est défini comme  » trail  » alors que le terme all-mountain désigne le cyclo-randonnée avec une préférence pour la descente. Les dénivelés deviennent exigeants, les chemins étroits et difficiles, les distances très similaires à celles du XCM mais sans le souci du temps.
En soi, le all-mountain n’est pas une discipline compétitivemais c’est la possibilité de faire du vélo dans des lieux habituellement fréquentés par les amateurs de trekking (parfois même uniquement par les bouquetins).

De quel vélo ai-je besoin ?

Les vélos tout-terrain couvrent un très large spectre, allant des réglages plus adaptés aux coureurs et XCM aux cadres très détendus qui semblent être destinés uniquement à la descente.
En prenant une moyenne, on peut dire que les vélos All-mountain sont toujours tout suspendus, avec un débattement avant de 120-140 mm, avec des cadres en aluminium (bien que les vélos les plus performants proposent des cadres en fibre), des roues de 27″, 5″ ou 26″, freins à disque hydrauliques plus puissants pour gérer la vitesse de descente et avec des diamètres de rotor jusqu’à 180 mm.

La tige de selle télescopique fait son apparition , c’est-à-dire le type de tige de selle qui, au moyen d’une télécommande placée sur le guidon, se comprime, permettant au motard de déplacer le corps vers l’arrière, compensant la tendance au renversement typique des descentes abruptes.
Les pneus commencent à avoir des sections très généreuses , atteignant même 2,3″.

Comment m’habiller ?

Le all-mountain n’est pas une catégorie définie , il n’y a donc même pas un seul vêtement.
Les combinaisons en lycra cèdent la place aux chemises techniques souvent à manches longues, aux gants renforcés, aux pantalons légers et non adhérents, aux casques avec protège-nuques et même à certaines protections légères comme les genouillères.

Comment puis-je m’entraîner?

Le all-mountain allie force physique et technicité pour affronter des passages difficiles en sentiers et quelques descentes à sensations. Il faut être capable d’affronter de longues ascensions, de traverser des tronçons de hauts et de bas brusques, évidemment à la vitesse qui nous convient le mieux, car pousser fort n’est pas l’apanage de cette discipline. Les réflexes
sont très importants , car la différence entre une descente formidable et une mauvaise chute est très subtile.

Quelle est la course à suivre ?

Sans aucun doute la Mavic Transprovence , la traversée de la Provence française des Alpes Maritimes à la mer, à laquelle participent les meilleurs motards.

Disciplines VTT : Enduro

La discipline qui est actuellement la plus populaire .
C’est aussi le dernier qui peut être considéré comme un « pédalage », c’est-à-dire où il y a plus de sections où l’on appuie sur les pédales que où l’on descend. Dans les courses d’enduro, vous roulez contre la montre en descente puis en remontée , même si ce n’est pas chronométré. On peut le considérer comme une version « racing » du all-mountain.

De quel vélo ai-je besoin ?

En Enduro il faut un véhicule polyvalent , qui est une « bombe » en descente mais qui permet tout de même de bien pédaler et d’exprimer la puissance en montée . Il doit aussi être robuste, car les contraintes sont vraiment fortes.

Les cadres sont entièrement suspendus en aluminium, avec un débattement (c’est-à-dire un débattement de suspension) de 160 mm et des tiges surdimensionnées de 32 mm. Les roues sont de 26″ ou 27,5″, avec des sections généreuses, où apparaissent également des jantes plus larges.
Étant donné que l’essentiel des performances doit venir en descente, le vélo Enduro est équipé d’un seul plateau à l’avant et de 11 vitesses à l’arrière, de freins à disque hydrauliques avec des rotors de 180 mm et d’une tige de selle télescopique.

Comment m’habiller ?

Les équipements d’Enduro et All-mountain sont très similaires. Ici aussi des chemises techniques à manches longues, des shorts légers et non adhérents, des gants longs et des casques avec protège-nuque. Même les protections commencent à devenir sérieuses, avec des genouillères et des coudières.

Comment puis-je m’entraîner?

L’enduro est une discipline rude , qui demande de savoir pédaler au maximum pendant les 20 minutes de la durée du PS (terme par lequel la course est désignée).
Il faut avoir des qualités remarquables de résistance anaérobie alliées à la technique et à l’équilibre, ainsi que la lecture des trajectoires et cette pincée « d’insouciance » qui caractérise les skieurs alpins. La formation d’ intervalle est la meilleure .

Quelle est la course à suivre ?

Certainement les Enduro World Series , une série de compétitions réservées à la discipline Enduro qui se déroulent dans différentes parties du monde et se terminent généralement par le dernier acte à Finale Ligure.

Disciplines VTT : Freeride

Nous entrons maintenant dans le vrai monde des disciplines de descente , appelé gravité .
Vous pédalez dans le bike park, ou plutôt des circuits de descente aménagés avec des sauts, des pentes raides, des courbes paraboliques et des trampolines qui permettent d’effectuer des évolutions telles que des drop, des manuals ou d’autres figures typiques de la discipline.
La montée en selle n’est pas envisagée, puisque les bike parks sont équipés de remontées mécaniques ou équipés de vans, les vélos de freeride sont donc difficiles à pédaler.

De quel vélo ai-je besoin ?

Les vélos destinés au freeride doivent résister à des sauts de plusieurs mètres, des efforts, des talus et bien sûr aussi des chutes. Ici le poids n’est pas une prérogative essentielle, mais la robustesse l’est .
Les cadres sont en aluminium, tout suspendus avec un débattement de 180-200 mm, des amortisseurs arrière à ressort, des freins à disque hydrauliques avec des disques de 200 mm , des pneus de section généreuse avec des jantes robustes et larges et un groupe à plateau unique.

Comment m’habiller ?

Si vous regardez quelques vidéos sur Youtube , vous remarquerez immédiatement que les freeriders s’habillent comme ils l’entendent ! Il y a les amateurs de combinaisons techniques similaires à celles de Downhill et ceux qui descendent plutôt en jeans et chemise en flanelle à carreaux.

Ce qui est important, ce sont les protections , où sont également insérées des protections dorsales et des protections d’épaules, et le casque intégral avec masque (qui rappelle les lunettes d’aviateur), qui fait ressembler les freeriders presque à des motocyclistes. Les chaussures sont rigides mais sans crampons , car les pédales sont rigoureusement plates pour permettre au cycliste de lever les pieds pour effectuer ses évolutions dans les airs.

Comment puis-je m’entraîner?

Une bonne dose de capacité aérobie et de résistance ne fait pas de mal mais n’étant pas pédalable, le freeride demande avant tout de la technique . Il faut savoir lire la piste, savoir profiter des bosses et des sauts pour effectuer des évolutions et, bien sûr, il faut aussi savoir atterrir ! L’apprentissage du freeride n’est pas simple, il existe diverses techniques codifiées, chaque saut ou figure a un nom et sa propre particularité.

Quelle est la course à suivre ?

Rien de mieux que le Red Bull Rampage , qui se déroule dans un canyon de l’Utah (USA) et est une mosaïque d’évolutions, de sauts, de figures et de chutes souvent catastrophiques.

Disciplines VTT : descente

On conclut ce long périple avec la discipline qui partage les étapes des championnats du monde de VTT avec le cross-country. La descente consiste à suivre un parcours entièrement en descente, caractérisé par un taux technique élevé .
Pour être honnête, la descente est la discipline qui incarne l’esprit des pionniers du VTT, qui se sont lancés à toute vitesse sur les pentes du mont Tamalpais avec de vieux vélos de facteur et qui, au milieu des années 1970, ont donné vie au Repack Downhill, la toute première course de VTT.

De quel vélo ai-je besoin ?

Le vélo de descente est conçu dans un seul but : faire des descentes solides et stables . Cadres en aluminium donc tout suspendus, fourches double plateau avec amortissement à air et débattement de 200-220 mm, amortisseur arrière à ressort, roues de section généreuse (mais moins colossales que celles de freeride) et transmission mono plateau, puisqu’il est quasiment impossible de pédaler si ce n’est en descente .
Cependant, un vélo de DH doit non seulement être robuste mais aussi léger , car la descente est une discipline compétitive où même les dixièmes de seconde comptent.

Comment m’habiller ?

La tenue de DH est composée : d’un pantalon léger et ample , très souvent à la cheville, de chaussures à pédales plates, d’un maillot technique ample et à manches longues, d’un casque intégral avec lunettes et d’un ensemble complet de protections.

Comment puis-je m’entraîner?

La DH, c’est du sang froid , une grande concentration, une capacité à lire la piste, un sens aigu de l’équilibre, de grandes compétences techniques et cette pointe d' »insouciance » qui permet de se lancer à plusieurs km/h dans des descentes ou des pistes qui se faufilent parfois entre basses murs et maisons (certaines grandes courses ont lieu dans des villes vallonnées comme Lisbonne ou La Paz).

La course à suivre ?

Les championnats du monde de DH qui se déroulent simultanément avec ceux de XC une fois par an.

Comment choisir les bonnes chaussures de VTT ?
Comment choisir ses vêtements de VTT ?

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